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Mer calme

La pulsion, ses attributs, ses destins et ses mécanismes de défense

  • wgrognierpsykho
  • 12 janv. 2024
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 13 janv. 2024

Pulsion et mécanismes de défense

Sommaire


Introduction

Un désir, une envie, une pulsion dirait Freud… Que faire lorsque celle-ci est si forte qu’elle vient gêner les pensées et le bon fonctionnement du corps (somatisation) ? La pulsion, cette force qui suscite l’action, ou contraint à l’inhibition peut être de différentes natures et se qualifie par un certain nombre d’attributs qu’il convient d’expliquer avant de plonger plus avant vers ce qu’il est coutume d’appeler les « destins de la pulsion ». En effet, celle-ci relevant bien souvent d’un inacceptable, elle n’a pas toujours bonne place au sein de la conscience alors qu’en faire, ou plutôt, qu’en fait-on ? Qu’en fait la psyché ? Les deux questions peuvent être posées car les processus ne sont pas toujours menés de manière consciente. Outre le destin des pulsions, ce sont des mécanismes de défense qui vont être mis en place pour protéger l’être et répondre aux impératifs légaux et sociétaux.


La pulsion

Définition

Freud, dans son recueil d’articles intitulé Métapsychologie (1917) définit la pulsion comme une « force constante, d’origine somatique, qui représente comme une excitation pour le psychique ». 

 

La pulsion trouve son origine dans une excitation (tension). Celle-ci peut venir de l’intérieur (désir personnel qui pourra difficilement être rejeté) ou de l’extérieur (événement ou stimulation environnementale qu’il sera plus facile de supprimer par la mise à distance). Elle est prise dans sa dimension dynamique car sa charge énergétique, qu’elle soit stagnante, ou plus encore mouvante, peut être ressentie dans la psyché et le corps.

 

Elle induit la mise en mouvement car elle fait tendre l’organisme vers un but. Celui-ci est de supprimer l’état de tension qui règne à la source. C’est avec, ou grâce à l’objet, que la pulsion pourra atteindre son but. La satisfaction de la pulsion servira à retrouver un état d’équilibre (homéostasie).


Types de pulsions

  • Pulsions d’autoconservation : elles servent à l’individu lui-même, à sa propre survie (se nourrir ; se défendre…) ;

  • Pulsions sexuelles : si non déviées, elles servent à la reproduction à la survie de l’espèce.


Attributs des pulsions

  • Source : de nature corporelle, induite par la stimulation d’un organe quel qu’il soit

  • But : satisfaction de la pulsion ; possibilité pour l’organisme d’accéder à une décharge pulsionnelle qui ramènera la tension à son plus bas et ainsi atteindre l’extinction (temporaire) de la pulsion.

  • Objet : n’importe lequel qui permet la satisfaction pulsionnelle donc à la pulsion d’atteindre son but. Cet objet n’est que temporairement adéquat et la pulsion se fixera bien vite sur de nouveaux objets.

  • Poussée : expression de l’énergie pulsionnelle elle-même ; un facteur quantitatif / économique.


Attributs des pulsions
Attributs des pulsions

Destin des pulsions

  • Refoulement : opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir dans l’inconscient des représentations (pensées ; images ; souvenirs) liées à une pulsion. Le refoulement se doit d’être à l’œuvre lorsque la satisfaction de la pulsion viendrait provoquer du déplaisir à l’égard d’autres exigences.

  • Sublimation : sublimer revient à transformer une pulsion d’un but non toléré par la psyché vers un autre but visant des objets socialement valorisés.

  • Renversement dans le contraire : concerne le but. Ex : sadisme / masochisme

  • Retournement sur la personne propre : concerne l’objet. Ex : voyeurisme / exhibitionnisme

  • Passage de l’activité à la passivité


Destins des pulsions
Destins des pulsions
Destin des pulsions

Les mécanismes de défense

Définition

Les mécanismes de défense sont des opérations psychiques visant à se protéger de ses pulsions pour répondre aux impératifs sociaux.


Enumération

Cette énumération n'a pas valeur d'ordre dans les mécanismes. Certains vont être utilisés préférentiellement selon chacun dans le temps et l'espace : ses capacités, ses besoins, ses limites... Ils n'ont pas non plus vocation à être utilisés seuls. Plusieurs peuvent être employés simultanément en se portant sur le même objet ou sur des objets différents.


Annulation rétroactive : Le sujet s’efforce de faire en sorte que des pensées, des paroles, des gestes, des actes passés ne soient pas advenus ; il utilise pour cela une pensée ou un comportement ayant une signification opposée. (Pontalis p. 30).

 

Clivage : Le clivage traduit la division du soi et des objets en parties entièrement bonnes ou mauvaises et se manifeste par le renversement soudain et complet de tous les sentiments et conceptions concernant soi-même ou une personne particulière.

 

Dénégation : procédé par lequel le sujet, tout en formulant un de ses désirs, pensées, jusqu’ici refoulé, continue à s’en défendre en niant qu’il lui appartienne (Pontalis p.112)

 

Déni de la réalité : refus par le sujet de reconnaître la réalité d’une perception traumatisante. (Pontalis p.115)

 

Déplacement : fait que l’accent, l’intérêt, l’intensité d’une représentation est susceptible de se détacher d’elle pour passer à d’autres représentations originelles peu intenses, reliées à la première par une chaîne associative. (Pontalis p.117)

 

Formation réactionnelle : attitude ou habitus psychologique de sens opposé à un désir refoulé, et constitué en réaction contre celui-ci. Elle peut être très localisée et se manifester par un comportement particulier, ou généralisées jusqu’à constituer des traits de caractère plus ou moins intégrés à l’ensemble de la personnalité. (Pontalis p.169)

 

Idéalisation : processus psychique par lequel les qualités et la valeur de l’objet sont portées à la perfection. (Pontalis p.186)

 

Identification : processus psychologique par lequel un sujet assimile un aspect, une propriété, un attribut de l’autre et se transforme, totalement ou partiellement, sur le modèle de celui-ci. NB : La personnalité se constitue et se différencie par une série d’identifications. (Pontalis p.187)

 

Intellectualisation : est une réponse aux conflits et aux stress « en s’adonnant à un usage excessif de pensées abstraites ou de généralisations pour contrôler ou minimiser des sentiments perturbants » (DSM-IV). Les généralisations servent à banaliser en se référant à l’expérience collective (« C’est la vie ! »). L’abstraction permet de s’évader d’une réalité pénible en privilégiant le monde des idées et du raisonnement logique. L’intellectualisation a donc une forte composante cognitive.

 

Isolation : consiste à isoler une pensée ou un comportement de telle que sorte que leurs connexions avec d’autres pensées ou avec le reste de l’existence du sujet se trouvent rompues. (Pontalis p. 213)

 

Projection : opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l’autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs, voire des « objets », qu’il méconnaît ou refuse en lui. (Pontalis p.344)

 

Rationalisation : procédé par lequel le sujet cherche à donner une explication cohérente du point de vue logique, ou acceptable du point de vue moral, à une attitude, une action, une idée, un sentiment… dont les motifs véritables ne sont pas aperçus. (Pontalis p. 387)

 

Refoulement : opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir dans l’inconscient des représentations (pensées, images, souvenirs) liées à une pulsion. Le refoulement se produit dans le cas où la satisfaction d’une pulsion – susceptible de procurer par elle-même du plaisir – risquerait de provoquer du déplaisir à l’égard d’autres exigences. (Pontalis p. 392)


Les mécanismes de défense
Mécanismes de défense

Conclusion

La pulsion, cette énergie qui nous anime et fait que nous nous mettons en mouvement est parfois si forte qu’il est besoin de s’en défaire. Le désir d’un équilibre intérieur, de cette homéostasie susnommée, d’un apaisement étant souvent le motif d’une rencontre thérapeutique. La prise de conscience de nos comportements et de nos mécanismes de défense offrira l’éveil et la révélation de ses fonctionnements compulsifs. La première étape du constat pouvant céder la place à celle de l’acceptation, mener vers le chemin de la compréhension, des motivations sous-jacentes et ainsi, au besoin de s’en défaire. Au besoin seulement car tout mécanisme de défense n’est pas systématiquement à défaire. D’ailleurs, le peut-on seulement s’il n’est pas conscient… ? Ceux-ci sont toujours mis en place dans un but premier, apaisé la pulsion mais celle-ci est associée à des enjeux secondaires. Alors il est parfois bon de seulement ouvrir les yeux sur ses comportements réflexes pour agir en conscience plutôt qu’en inconscience. Ce disant que ce qui a été utile à un instant donné, peut ne plus l’être dans le présent. C’est ainsi l’opportunité de passer du choix au non-choix. C’est aussi voir combien ces mécanismes de défense ont été bénéfiques et ont permis de faire de belles choses dans son existence. Enfin, ouvrir les yeux sur ses comportements c’est aussi pouvoir en comprendre la source et être conciliant envers soi et possiblement envers ceux qui nous entourent.

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